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Paris 2024, dans le regard de Vladimir Vinchon

Les images de la piste des épreuves de para-dressage des Jeux paralympiques, avec le château de Versailles et le grand canal en fond d’écran, resteront parmi les grands souvenirs de Paris 2024. Quelques jours après les épreuves olympiques de dressage, de saut d’obstacles, de concours complet et même de pentathlon moderne, les meilleurs para-dresseurs se sont succédé au cœur de cette véritable carte postale. Parmi eux, les Français ont su exprimer le meilleur du potentiel de leur couple et réaliser de belles performances.


Pour ses troisièmes Jeux paralympiques après ceux de Londres et de Tokyo, Vladimir Vinchon, accompagné par Pégase Mayenne (Fidertanz for Rosi de son nom de baptême) a apprécié chaque seconde de l’événement. « Je connaissais l’environnement car j’avais eu la chance d’aller découvrir le site à pied pendant les Jeux olympiques, raconte Vladimir. C’était grandiose. Mais honnêtement, je n’ai vu le château de Versailles que lors des épreuves olympiques ou quand je suis monté dans les tribunes avec ma famille et mes amis après une épreuve. La beauté de la piste, tu ne la vois pas quand tu es à cheval. J’étais concentré. En revanche, le public était fantastique. Ça nous a portés, que ce soit moi ou mon cheval. J’ai regardé en replay les freestyle et je me suis rendu compte que le stade était plein. Quand les Français passaient, tu le savais immédiatement. Comme à Londres en 2012 avec les Anglais, pas besoin de regarder le programme. » 


Et les Bleus ont su être présents au rendez-vous. Deux d’entre eux sont même venus se poser au pied du podium : Chiara Zenati et Swing Royal IFCE (Grade III) dans le Libre (75,914), et Vladimir dans la première épreuve individuelle (72,889). « Je suis très content de mes résultats. Je vois le verre à moitié plein. Nous sommes le quatrième meilleur couple au monde sur la première épreuve. Ça pèse quand même lourd. Avec 75,081, je fais également une belle performance dans l’épreuve par équipes. Sur la freestyle, j’avais senti la veille que ça allait être plus difficile avec un cheval qui s’était déjà beaucoup donné. J’ai en plus commis une erreur. Mais je m’en sors toutefois à 76,230 (5e place). »


Associé à Chiara Zenati sur Swing Royal IFCE (73,533%), et Alexia Pittier sur Sultan 768 (71,892%), Vladimir, avec une note à 75,081% (son record), a largement participé à la très belle cinquième place par équipe des Bleus, à seulement trois points du podium (victoires des États-Unis devant les Pays-Bas et l’Allemagne). « Nous sommes sur une pente ascendante avec encore une place de gagnée par rapport à Tokyo, souligne le Mayennais. Les juges nous reconnaissent et nos adversaires commencent à nous craindre. Le bilan est vraiment super positif avec une belle équipe, un staff qui a bien évolué avec nous. Nous avons eu un accompagnement vraiment exceptionnel que ce soit dans la prépa des chevaux mais aussi pour nous au niveau physique et mental. Cela nous a beaucoup aidés. Nos chevaux ont défendu l’équipe comme ils le pouvaient avec leur potentiel du jour. Nous étions presque prêts ! Maintenant, il faut voir si cela sera reconduit et si nous poursuivons la montée en puissance de la France jusqu’à Los Angeles 2028. Mais il ne faut pas commencer en 2027. Il y a les Championnats d’Europe (à Ermelo, aux Pays-Bas, du 3 au 7 septembre 2025), les Championnats du monde (à Aix-la-Chapelle, en Allemagne, du 10 au 23 août 2026). Il ne faut rien lâcher. »


Avant de se projeter sur les futures échéances, Vladimir va encore savourer l’ambiance unique de ce mois de septembre. « Ces Jeux auront forcément une place à part dans ma carrière, confirme-t-il. Ma famille, mes amis, tout le monde était présent. Beaucoup ont fait un déplacement d’une semaine et se sont retrouvés dans un camping à Versailles. Ils avaient fait confectionner des tee-shirts roses pour que je les repère vite. Le département de la Mayenne est aussi venu à 450. J’avais acheté de nombreuses places pour que tout le monde puisse venir nous voir. C’était gigantesque. J’avais fait un gros travail de préparation mentale pour anticiper tout ça. J’étais concentré mais j’avais aussi un œil pour le public en rentrant. Grâce à ce travail mental, j’ai su revenir très vite sur ma concentration. Ce fut vraiment une très belle fête couronnée par de très belles reprises, avec à titre personnel, deux records sur trois passages. Les gens avaient le sourire et la banane. »


De quoi envisager l’avenir avec beaucoup d’optimisme. « Pégase Mayenne n’a que 11 ans, rappelle le cavalier. Il devrait aller jusqu’à Los Angeles sans problème. Mais on va déjà commencer par les championnats d’Europe l’an prochain. Il est à la balnéo depuis notre retour. Je vais aussi réfléchir à mon mode de fonctionnement. Je ne retournerai pas en région parisienne, c’est certain. Aujourd’hui, il sait tout faire. L’objectif c’est de l’entretenir et de continuer à travailler. C’est un cheval qui est fantastique. Je peux tout lui demander. Je l’ai emmené dans des salles de sport où il y avait 800 personnes, à la plage, ou encore dans des endroits où le public criait super fort. Il a confiance en moi. Il est toujours à 2000% avec moi. Quand on parle du cheval d’une vie, c’est celui-là, j’en suis sûr. »

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